"les élus locaux bloguent contre Sarko" à lire sur france5.fr

Publié le par Philippe Doucet

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"Le ministère de l'Intérieur instrumentalise avec constance et gourmandise nos banlieues."Gérard Sebaoun, conseiller général PS de Franconville (95), apprécie peu les méthodes de Nicolas Sarkozy. Et le fait savoir sur son blog. Le 27 octobre 2005, il écrit : "Sarkozy a repris la main sur le terrain qu'il affectionne, celui de la médiatisation d'actions coups de poing, provocatrices et peu respectueuses des habitants des quartiers qu'il entend 'nettoyer', 'karcheriser'".

En août 2005 déjà, les élus de Seine-Saint-Denis s'étaient indignés de la "stigmatisation" des cités par Nicolas Sarkozy et sa "méthode de terrain". La visite du ministre à Argenteuil et les émeutes de Clichy-sous-Bois ravivent la colère et le malaise de ces élus locaux, qui utilisent l'outil blog pour les exprimer.

Gilbert Roger, le maire socialiste de Bondy, écrit le 1er novembre 2005 : "Le ministre excité de l'Intérieur peut se réjouir de sa 10e  prestation télévisuelle insultante pour les quartiers populaires. Nous avons eu le droit à une nuit de tension avec voitures brûlées, feux de poubelles (...) Sachez-le, je n'invite pas ce ministre à Bondy, il n'y est pas le bienvenu".

A Argenteuil, le ministre en question s'est déjà invité. Philippe Doucet, le conseiller général PS d'Argenteuil-Nord, dénonce d'ailleurs sur son blog "l'opération de communication de Sarko" lors de sa médiatique visite. Extrait : "Plutôt que de venir à la va-vite en entraînant dans son sillage de nombreux cars de CRS, le ministre de l'Intérieur ferait mieux de respecter ses engagements en matière d'effectifs de police (...) Nicolas Sarkozy ne peut pas venir à nouveau à Argenteuil dans ces conditions-là. Il doit venir y travailler et non y gesticuler."

Des gesticulations qu'on lui reproche aussi du côté de Nanterre. Marie-Laure Meyer, conseillère municipale socialiste, commente les événements clichois à chaud et condamne l'action du ministère de l'Intérieur : "A parler de 'racaille' et de 'Karcher', non seulement, on n'effraie pas les vrais voyous, pas dupes de ces rodomontades, mais on panique les plus jeunes, persuadés que la police n'est pas là pour les protéger mais pour les rendre coupables, et on donne des alibis à tous les fous furieux qui ne cherchent que des prétextes à créer le désordre, propice à toutes les violences".

Dans la blogosphère politique locale, seule deux voix isolées s'élèvent pour défendre l'action du ministre. Celle d'Yves Jégo, député de Seine-et-Marne, qui refuse, le 2 novembre 2005, que "l'action courageuse du ministre de l'Intérieur" soit "caricaturée".

Et celle d'Eric Raoult, député UMP de Seine-Saint-Denis, dans la circonscription où se trouve Clichy-sous-Bois. L'élu se réclame de la "tolérance zéro" et justifie l'emploi des termes qui font débat, comme "racaille" ou "Karcher" : "Les mots qui ont été utilisés ont pu choquer mais ce sont les mots qu'on entend dans les cités, et le propre d'un homme politique, ce n'est pas de répéter ce qu'il entend mais de se mettre au niveau de ceux dont il est chargé de traiter les problèmes".

Sites visités entre les 31 octobre et 3 novembre 2005.
Lise Martin

Publié dans Argenteuil

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